Mais en fait, tu fais quoi quand tu médites ?

Eh merde.

Depuis six mois, c’est LA question que l’on m’a posé 34 657 908 fois. A peu près.

Le problème, ce n’est pas que je n’ai pas envie de répondre. C’est juste que la méditation, comme je l’ai lu il y a peu, je ne sais plus trop où, est plus facile à pratiquer qu’à expliquer.

Malgré tout, voici un post non-exhaustif dédié à tous ceux que j’ai laissé le bec dans l’eau avec ma réponse pourrie « Bah en fait, heu, c’est quand t’essayes de maîtriser ton esprit, mais qu’en même temps bah que tu te laisses aller, bref, voilà, puis le nirvana quoi. »

Pardon.

1-Faut-il nécessairement être bouddhiste pour pratiquer la méditation ?

Non. Pour autant, je vais tenter d’expliquer ce qu’est la méditation du point de vue des bouddhistes car c’est un peu, comment dire, le sujet du blog. Ensuite, il faut savoir qu’il existe différents types de méditation, mais je parlerai uniquement de la méditation Vipassana (celle que je pratique quotidiennement et qui se rattache à l’école originelle du bouddhisme, l’école Theravada.)

2-Grosso modo, qu’est-ce que la méditation Vipassana ?

La méditation est d’abord un moment. Un moment de la journée que l’on se réserve, à soi. Pendant dix, vingt, trente minutes…, (cela dépend de votre niveau) la méditation permet de tourner votre attention vers vous-même et non plus vers votre ordinateur, votre livre, votre télé, votre voisin qui gueule sur sa meuf, votre téléphone…

Assis en tailleur (ou en position du lotus pour les fortiches), le dos bien droit, les épaules relâchées et le corps symétrique, vous choisissez de vous concentrer sur votre souffle. Si vous sentez particulièrement bien l’air entrer et sortir au niveau de vos narines, concentrez-vous sur cette partie de votre corps. Si vous sentez plutôt l’air dans votre ventre qui se gonfle et se dégonfle, alors focalisez-vous sur ce dernier. L’important est de se concentrer sur la respiration telle quelle est. De ne pas essayer pas de la maîtriser. De se contentez de l’observer.

Pendant trèèèèèès longtemps, il est impossible de se concentrer uniquement sur son souffle. Au lieu de « j’inspire », «j’expire », dans votre tête, ça fait souvent ça :

« J’inspiiire. J’expriiire. J’inspiiiire. J’expiiire. Tain, fais mal cette position de merde. Ah ça me fait penser qu’il ne faut pas que j’oublie de faire mes abdos ce soir. Et puis du coup, je… Bordel, je suis en train de penser là !Ok. J’inspire. J’expire…»

Alors bon. La méditation, ce n’est pas ne plus penser, hein ? C’est se concentrer sur son souffle et revenir à celui-ci dès que l'attention commence à vagabonder. Acceptez vos pensées, regardez-les, laissez-les défiler. Elles vont, elles viennent. Plus on pratiquere et moins on leur prête attention jusqu’au jour où l'esprit se détache complètement et BIM ! Nirvana ! Mais ça, on y reviendra…

3-A quoi sert la méditation ?

Là, certains se disent certainement qu’il faut être un peu con et avoir du temps à perdre pour méditer tous les jours. Et pourtant…

Selon les bouddhistes, répété tous les jours, cet exercice d’attention permet d’acquérir une vision et une compréhension profonde de la réalité. Plus concrètement, sur le court terme, la méditation permet de calmer l’esprit.

Testée et approuvée, la méditation me fait me sentir comme dans une petite bulle grâce à laquelle plus rien ne m’atteint (mauvaise humeur des Parisiens, remarques mesquines des copines…)

Mieux que ça, elle permet de voir les choses telles qu’elles sont.

Imaginez un instant que votre esprit soit un bocal rempli d’eau et de sable. Au cours de cette vie de fou que nous vivons (métro, boulot, dodo), notre esprit, c'est-à-dire notre bocal, est sans cesse balloté à droite et à gauche. Avec toute cette agitation, créé par le stress, la colère, le chagrin etc. le sable se disperse dans l’eau et il est impossible de voir clairement à travers le bocal. Votre esprit est brouillé. Vous ne voyez plus les choses telles qu’elles sont.

Maintenant, laissez ce bocal reposer (comprenez méditez). Le sable se dépose au fond, l’eau redevient claire. Vous voyez à travers.

Concrètement, après quelques mois de pratique, c’est ce qui vous permet de comprendre que « la sale conne » est « une fille malheureuse et frustrée », que le « connard pressé dans le métro » est certainement juste « mec oppressé par son travail qui a très envie de se réfugier chez lui », que votre « vie de merde » est « une vie qui présente un grand nombre de points positifs qu’il est bon de cultiver ! »

Face aux agressions de la vie et des gens, vous devenez alors plus patient, plus compréhensif, moins agressif... Et souvent, très vite, oui, on commence à vous prendre pour un illuminé.