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J'aurais pu être une bitch...

Mais je ne peux pas, je suis bouddhiste.

Les hommes qui pleurent sont des mauviettes. Les femmes d’aujourd’hui, aussi.

Les hommes qui pleurent sont des mauviettes. Les femmes d’aujourd’hui, aussi.

Il y a quelques semaines de ça, j’étais triste. Pendant tout un week-end, je n’ai fait que ça, être triste. Chez moi. Toute seule.

Cela arrive à tout le monde, non ? D’être triste. Et pourtant, c’est fou comme les gens qui vous aiment s’en inquiètent !

Le samedi soir en question, répondant aux invitations par : « Non, je reste chez moi. Je suis trop triste. » J’ai par exemple reçu un message disant : « Tu es sûre ??? Tu devrais sortir si tu es triste !!!! Cela te ferait du bien !!! »

Comme si, être triste était une maladie à laquelle il fallait absolument remédier.

Et puis, quelques temps après, j’ai lu… (Dans L’Art du bonheur, de sa Sainteté le DalaÏ-Lama et Howard Cutler) :

« A mesure que la société occidentale a acquis la faculté d’améliorer les conditions de vie matérielles, d’en soulager la rudesse, elle semble avoir perdu son aptitude à faire face aux souffrances qui subsistent malgré tout. »

Et puis ça :

« Dans nos sociétés, le progrès technologique et le confort matériel accru ont introduit un bouleversement de la perception. Dès lors que la souffrance devient moins visible (au sein d’une société), elle n’est plus tenue pour une part fondamentale de la nature humaine – mais plutôt comme une anomalie, le signe de l’ « échec » d’un système, une atteinte à notre droit au bonheur garanti ! »

Or, chez les bouddhistes, la souffrance est une notion fondamentale.

Elle est même la première des Quatre Nobles Vérités selon Bouddha.

Je m’explique !

Selon Bouddha, à partir du moment où nous sommes vivants, nous souffrons.

Attention ! Derrière cette affirmation, il n’est pas question de pessimisme vis-à-vis de la vie terrestre et encore moins de l’idée selon laquelle nous devons souffrir ici bas, payer pour nos péchés, avant de gagner notre paradis.

Il est juste ici question de réalisme. De voir la vie telle qu’elle est.

Dans la vie de chacun, il y a des joies et il y a aussi des peines. Etre triste, ce n’est donc pas être faible. C’est juste être humain.

Pour arrêter ces peines, une seule solution selon ce dernier : Atteindre l’éveil le plus parfait, le nirvana.

Mais en attendant d’atteindre cet éveil, autant apprendre à vivre avec sa tristesse quand elle est là. En effet, si parfois vous êtes tristes eh bien ! soyez tristes. Vivez votre tristesse. Réellement. Sans essayer de la fuir à tout prix. Ce n’est pas grave d’être triste. Ce n’est pas honteux. Ça fait partie de la vie.

Ce week-end là, j’ai vécu avec ma tristesse. 48 heures entières de chagrin que j’avais décidé d’accepter. A quoi bon sortir et essayer de fuir cette tristesse ? Je savais qu’elle allait m’accompagner et ruiner ce moment dont les autres avaient envie de profiter. Je suis donc rester chez moi, à avoir envie de rien, juste pleurer en me disant que ça n’allait pas durer. Puisque rien ne dure, n’est-ce pas ?

Cf : l’article sur le changement : « Un jour mon prince viendra et on divorcera... »

Pour autant, Bouddha n’encourage personne à s’apitoyer sur son sort, à se lamenter ou encore à cultiver cette souffrance !

Un jour, en visite à Bali, ma maman rencontra un balinais lors d’une cérémonie funéraire. Elle s’étonnait auprès de lui car c’était un évènement joyeux et festif et lui demanda :

-Vous n’êtes pas triste ?

-Si je suis triste, mais ici, la tristesse, on la garde dans notre cœur.

En gros, les populations orientales ne font pas de leurs souffrances un véritable ego-trip comme on en a le don en Occident. Oui, les gens meurent, oui les amours fanent, oui la vie n’est pas toujours comme on voudrait qu’elle soit, mais justement, c’est ça la vie ! Alors commençons par accepter et réaliser que la tristesse fasse entièrement partie de celle-ci, soyons triste un temps quand nous avons besoin, et passons à autre chose !

Pour finir, en jeune apprentie bouddhiste, j’ajouterais deux choses apprises de mes diverses lectures sur le sujet et de mes expériences personnelles.

Pour atténuer nos souffrances, rien ne vaut s’occuper de celles des autres. Très vite, on finit par relativiser nos grandes pertes ou nos petits chagrins.

Et puis, c’est souvent dans l’épreuve que nous sommes capables de grandes choses ! Après tout, la fleur de lotus (fleur sacrée en Orient) ne grandit-elle pas dans la boue ?

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